Elle commence par un entretien préalable avec les deux parents, ensemble si possible, sinon successivement.
(Aucune thérapie n’a lieu si l’un des parents s’y oppose.)
Dans sa première phase, cet entretien préalable a lieu en présence de l’enfant.
Ceci afin que chaque parent puisse exprimer ce qui a motivé sa demande pour l’enfant (par exemple, quels symptômes comportementaux l’inquiètent).
Les points de vue des deux parents sont importants et souvent complémentaires.
Je me présente à l’enfant et lui explique en quelques mots ce qu’est le but d’une « thérapie » pour lui, comme par exemple :
« à partir des inquiétudes de ses parents, je suis là pour l’aider s’il en a besoin, et s’il est d’accord, à comprendre ce qu’il a sur le coeur ».
L’enfant, lorsqu’il le peut, exprime-lui aussi, à ce moment-là, son propre avis sur la question.
Évidemment, selon son age, il s’exprime en paroles ou non verbalement.
Ensuite, dans la seconde phase de l’entretien, les parents sont invités à aller dans la salle d’attente,
et je prends un temps d’échange avec l’enfant seul(e) afin de vérifier sa demande personnelle.
L’intelligence intuitive des enfants sur ce qui les tracasse, et sur ce dont ils ont besoin comme aide, est parfois étonnante.
Même petits, ils disent à leur manière, souvent avec leur corps. C’est d’ailleurs pour cela, parce qu’ils ne sont pas entendus comme langage, que leurs symptômes persistent.
Ce premier entretien me permet d’identifier s’il y a bien indication d’une thérapie spécifique pour l’enfant.
Si c’est le cas, je précise aux parents et à l’enfant le cadre thérapeutique :
• il s’agira d’une thérapie de l’enfant, et pas des parents, ni des autres membres de la famille..
• il ne s’agira donc pas d’un cadre éducatif, et encore moins rééducatif.
• le secret professionnel sera respecté sur le contenu des séances de l’enfant.
La thérapie de l’enfant :
Le but est de donner à l’enfant un « espace-temps » bien à lui, différencié du cadre familial, afin qu’il puisse l’utiliser pour :
• extérioriser à sa manière (parfois par la parole, mais souvent plutôt par le jeu, le dessin, le mouvement, les figurines, etc. ) ce qui l’habite et compose son petit monde intérieur.
• se différencier du bain familial auquel il participe, et le représenter d’une manière où il puisse se situer,
• donner forme à ce qui le travaille : peur, blocage, conflit, manque, etc.
• découvrir ses ressources personnelles,
• poser éventuellement les questions qu’il n’ose poser chez lui/elle,
• parfois aussi, traverser un cap de croissance sur le seuil duquel il est, etc.
La thérapie de l’enfant peut impliquer des phases de régression, quand son symptôme présent remonte à son histoire affective précoce (y compris naissance, gestation, etc…), notamment en cas de traumas ou de dépression masquée.
Si c’est le cas, et sans dévoiler le contenu des séances de leur enfant, j’accompagne les parents à ne pas s’inquiéter de cette phase parfois déconcertante, voire angoissante, pour eux.
Il s’agit alors de retrouver, avec l’enfant, ce qui n’a pu être assimilé à l’époque, et de permettre à sa vie psychique de le re-présenter pour le traverser différemment, et ainsi le résoudre.
Attention : il n’est pas recommandé d’arrêter précocement la thérapie de l’enfant, comme certains parents le souhaitent dès que « le symptôme a disparu », car l’intégration aux niveaux profonds continue encore après.
Il n’est pas nécessaire de prolonger indéfiniment non plus.
Certaines difficultés de séparations se découvrent alors.
La thérapie de l’enfant s’arrête souvent d’une manière naturelle et simple, « organique », parce que sa psyché est redevenue libre et spontanée.
Les changements dynamiques dans la famille, et la reprise de fluidité des communications, par exemple, sont souvent un signe de mieux être de tous, « autour » de la thérapie de l’enfant.
L’orientation pour les parents :
Tout le long de la thérapie, souvent bien plus brève qu’une thérapie d’adulte, les parents sont bienvenus s’ils souhaitent m’informer d’événement familiaux ou généalogiques utiles. Ils peuvent donner aussi leur vision de la progression des symptômes à la maison. Mais tout ce qui est dit alors sera restitué à l’enfant.
La différenciation entre le monde psychique de l’enfant et le monde inconscient des parents active souvent pour eux les prises de conscience quant à tel ou tel schéma familial non résolu, dont ils minimisaient l’impact, et pour lequel la psyché de leur enfant a produit un symptôme d’alerte.
Je suis amenée parfois, aussi, à signaler à l’un ou l’autre parent (ou les deux) qu’un soutien psychologique pour eux aiderait fortement à soulager la psyché de leur enfant des poids familiaux inconscients qu’il n’est pas juste de lui demander de résoudre à leur place.
(Auquel cas, une telle thérapie ne sera jamais avec moi, mais avec un/e collègue.)
Cette brève présentation, volontairement générale, n’a pas pour but d’aborder ici les situations particulières, qui se présentent parfois, et qui demandent un travail spécifique avec l’enfant et avec les parents : conflits aigus, états limites, complexes familiaux verrouillés, etc.
Je n’aborde pas non plus ici la spécificité du travail avec les adolescents. Me contacter à ce sujet.
Dans tous les cas, c’est l’entretien préalable qui permettra d’aborder plus de détails.