• « En dernière analyse, non seulement tout psychothérapeute possède sa méthode personnelle, mais en fait, sa méthode, c’est lui. »
Carl Gustav JUNG, 1953, La guérison psychologique, Genève, Georg Éd. (rééd.1993), p. 22.
À propos de l’attitude juste vis-à-vis de l’inconscient :
• « L’inconscient est une sphère du psychisme qui ne se laisse domestiquer qu’en
apparence, et toujours pour le plus grand dommage de la conscience.
(…) nous pouvons nous mettre à l’écoute de ses secrets, mais il échappe à nos manipulations. »
C.G. JUNG,, 1952, Psychologie et Alchimie, Paris, Buchet-Chastel, ed. 1970, p. 66.
• « Quand nous nous efforçons de comprendre des symboles, nous avons chaque
fois affaire non seulement au symbole lui - même, mais à la totalité de la personne qui produit ces symboles.
Cela implique que l’on explore son univers culturel, et ce faisant, on comble bien des lacunes de son éducation propre. »
C.G. JUNG,1964, L’Homme et ses symboles, Paris, Robert Laffont, ed. 1987, p.92
• « On ne doit pas chercher à annihiler une névrose ; on doit s’efforcer
d’apprendre ce à quoi elle vise, ce qu’elle enseigne, sa signification et son but.» (…)
« La question centrale demeure la suivante : Qu’est-ce qui, encore enveloppé dans un voile de brouillard, prétend parvenir jusqu’à la personnalité consciente du malade,
et quelle attitude celui-ci devrait-il adopter afin d’intégrer cette parcelle de sa personnalité préalablement dissociée ou jamais encore coordonnée ? »
C.G. JUNG,1953, La guérison psychologique, Genève, Georg Éd. (rééd.1993), p. 207-208.
À propos du respect de la personne :
• « Le sujet qui apparaît n’est l’oeuvre de personne. Par principe, pourrait-on
dire. Nul ne peut créer un sujet libre et souverain.
Et les éducateurs, s’ils l’oublient, préparent des moments difficiles.
La souveraineté du sujet ne pourra d’abord faire qu’une chose : détruire l’objet parfait qu’on le faisait être. »
Marie BALMARY, 1993, La divine origine, Paris, Grasset, Livre de poche n° 427, p.30.
À propos des représentations subjectives du monde :
• « La carte n’est pas le territoire. »
Alfred KORZYBSKI, 1933, Science and Sanity, Lakeville, Con: The International Non Aristotelian Library Publishing Company.
• « Ce n’est qu’avec la plus profonde admiration et avec le plus grand respect
que je puis, muet, m’arrêter et considérer les abîmes et les sommets de la nature psychique, dont l’univers non spatial renferme une indicible abondance d’images, que les millions d’années de l’évolution vivante ont amassées et organiquement densifiées. (…)
Et ces images ne sont pas que de pâles ombres ; elles sont des facteurs et des conditions psychiques au pouvoir puissant.
Certes, nous pouvons les méconnaître, mais jamais nous ne pouvons, en les niant, leur ravir leur puissance.
Cette impression, en comparaison, ne saurait supporter d’autre image que la contemplation d’un ciel nocturne étoilé, car le seul équivalent du monde intérieur ne peut être que le monde extérieur, et comme j’atteins ce dernier par l’intermédiaire du corps, c’est par le truchement de l’âme que j’atteins le monde intérieur »
C. G. JUNG, 1961, Ma vie, Gallimard, éd. 1973, p.450
À propos des épreuves de la vie :
• « L’homme peut supporter des épreuves à peine croyables s’il pense qu’elles ont un sens. »
C.G. JUNG, 1964, L’homme et ses symboles, Ed Robert Laffont, p.89
• « Il y a un art de se diriger dans les basses régions, par le souvenir de ce qu’on a vu lorsqu’on était plus haut. »
René DAUMAL, 1981, Le Mont Analogue, Gallimard, p.162.
• « Celui dont le désir se détourne des choses extérieures parvient au siège de
l’âme.
S'il ne trouve pas l’âme, l'horreur du vide s'emparera de lui et la peur le poussera à coups de fouet encore et encore dans une quête désespérée des choses creuses de ce monde auxquelles il aspirera aveuglément.
Il deviendra le bouffon de son désir sans fin, s'éloignera de son âme et la perdra pour ne jamais la retrouver.
Il courra après toutes les choses, il les tirera toutes vers lui, mais ne trouvera pas son âme, car il ne la trouverait qu'en lui.
Son âme se trouvait bien dans les choses et dans les hommes, mais l'aveugle s'empare des choses et des hommes, et non de son âme dans les choses et les hommes.
Il ne sait rien de son âme. Comment pourrait-il la distinguer des hommes et des choses ?
Il trouverait bien son âme dans le désir lui-même, mais pas dans les objets de son désir.
S'il possédait son désir au lieu que son désir le possède, il aurait posé une main sur son âme, car son désir est l'image et l'expression de son âme (...).
Mes amis, il est sage de nourrir l'âme, sinon vous élevez en votre sein des dragons et des diables »
C.G. JUNG, 1913-1930, Le Livre Rouge, Ed. L’iconoclaste, 2012, Ch. 2 , « Retrouvailles avec l'âme », p. 151.
À propos du processus thérapeutique considéré comme une alchimie :
• « Ce n'est qu’en découvrant l’alchimie que je discernai clairement que
l’inconscient est un processus et que les rapports du moi à l’égard de l’inconscient et de ses contenus déclenchent une évolution, voire une métamorphose véritable de la psyché »
C.G. JUNG, 1961, Ma vie, Gallimard, éd. 1973, p.243
• « Même lorsque la conscience est à cent lieues des vieilles conceptions du rite
de renouvellement, l’inconscient cherche, dans les rêves, à les rapprocher de la conscience.»
C.G. JUNG, 1944, Psychologie et Alchimie, Ed. Buchet-Chastel, ed.1970, p. 178
• « L’image symbolique et le paradoxe sont typiques pour le langage des
alchimistes. Tous deux correspondent à la nature insaisissable de la vie et de la psyché inconsciente.
C’est pourquoi, par exemple, (…) le Mercure alchimique, l’esprit dans la matière, est évasif, fuyant comme un cerf, car il est insaisissable. « Il a mille noms » ; aucun n’exprime totalement sa nature, de même qu’aucune définition n’est capable de délimiter avec une clarté totale l’essence d’un concept psychique. »
C.G. JUNG, 1961, Ma vie, Gallimard, éd. 1973, p.449
• « Les alchimistes eux-mêmes disaient : « déchirez vos livres, pour éviter que
ne soient déchirés vos cœurs », et ce alors même que, d’un autre côté, ils insistaient sur l’étude des livres. Mais c’est bien l’expérience vécue, et non les livres, qui conduit à la compréhension. »
C.G. JUNG, 1944, Psychologie et Alchimie, Ed. Buchet-Chastel, ed.1970, p. 608
À propos de la profondeur possible du travail thérapeutique :
• « Je fus obligé de vivre moi-même le processus de l’inconscient.
Il me fallut d’abord me laisser emporter par ce courant, sans que je puisse savoir où il me conduirait. Ce n’est que lorsque je commençais à peindre des mandalas que je vis que tout chemin qu’il me fallait aller, et chaque pas qu’il me fallait accomplir, que tout convergeait vers un certain point, celui du milieu.
Je compris toujours plus clairement que le mandala exprime le centre.
Il est l’expression de tous les cheminements ; il est sente qui mène vers le milieu , vers l’individuation. »
C.G. JUNG, 1961, Ma vie, Gallimard, éd. 1973, p.228
À propos de la singularité de chaque thérapie :
• « Marcheur, il n'y a pas de chemin,
Le chemin se construit en marchant,
En marchant se construit le chemin,
Et en regardant en arrière
On voit la sente que jamais
On ne foulera à nouveau.
Marcheur, il n'y a pas de chemin,
Seulement des sillages sur la mer. »
Antonio MACHADO, 1912, Proverbios y cantarès, Chant XXIX.-